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Discussion du samedi 22 juillet 2023 : « Quel est l’impact de l’irrationalité sur nos relations ? »
Une première approche a consisté à considérer la rationalité, dans une société donnée, comme un ensemble de critères, socialement construits et faisant dès lors l’objet de discours spécifiques, permettant de justifier (on dit alors : de rationnaliser) l’ordre social. Ce qui est considéré comme rationnel à une époque et/ou à une aire géographique, ne l’ai plus à une autre époque et/ou une autre aire géographique. Ainsi la notion d’irrationalité rejoint ici la notion de normalité sociale. Ce qui nous apparait comme anormal est qualifié d’irrationnel.
Dans un deuxième temps, afin de mieux cerner la notion d’irrationalité, il a été proposé de se référer à la méthode scientifique qui, partant d’une hypothèse qui peut elle-même être établi de façon irrationnelle (par l’intuition, l’imagination, l’émotion …), s’appuie sur un raisonnement logique pour confirmer ou infirmer cette hypothèse de départ. Mais il est apparu dans la discussion que la démarche scientifique ne pouvait englober tout ce que recouvre la notion de rationalité dans les relations entre l’individu et la société.
Aussi, dans un troisième temps la notion d’irrationalité a été abordé d’un point de vue de l’individu, où l’on oppose souvent le rationnel, entendu comme ce qui relève de la raison, à l’intuition, à l’imaginaire, au passionnel (qui relève de l’émotion, de la réaction instinctive). Le rationnel, c’est ce qui fait l’objet de raisonnement logique, d’argumentation, d’actions conscientes. Dès lors il s’oppose à ce qui relève des habitudes, des comportements appris, de notre culture, familiale, sociale ou religieuse, qui nous formatent psychologiquement, souvent de façon inconsciente.
Nos relations avec les autres relèvent ainsi à la fois du rationnel et de l’irrationnel, de la raison et de la passion, du raisonnement et de l’intuition, du conscient et de l’inconscient. Ainsi dans l’ordre de la parole, nous utilisons à la fois la raison, la construction logique d’un raisonnement (le logos), et également la séduction et de façon générale ce qui relève de l’art de convaincre, la rhétorique. La limite entre ces deux façons de communiquer n’étant pas toujours parfaitement nette, et laisse ainsi part au phénomène de la tromperie. Dans nos relations avec les autres on peut essayer de faire passer de l’irrationnel pour du rationnel. L’irrationnel peut ainsi venir parasiter le rationnel, dans nos actions comme dans nos paroles.
